Pourquoi vouliez vous faire ce métier ? C’était votre premier choix ?
J’ai suivi une faculté de psychologie, puis un doctorat en sciences humaine et sociale, pour enchainer sur une licence de psychologie. J’ai raté mon concours d’éducateur spécialisé, j’ai donc réalisé des remplacements dans des écoles catholique puis j’ai passé mon concours d’enseignante. À la suite de ça, j’ai fait une formation en deux en alternance lorsqu’il y a eu une délocalisation d’une classe d’ULIS. J’ai toujours voulu sauver le monde, et ce métier me convenait.
Est-ce que c’est difficile psychologiquement ?
Cela dépend des années, selon les enfants. Il faut être bien dans sa tête car chaque enfant sent quand ça ne va pas.
Est ce que les études sont complexes ? Ou plus ardues que celle d’un simple enseignant ?
Oui , j’ai fait ma formation en alternance et on vous teste, c’est une formation bouleversante. Elle se fait en étant adulte car on a plus de motivation, on a souvent déjà un métier.
Depuis combien de temps exercez vous ?
Depuis 2009 en ULIS mais je suis enseignante depuis 2000.
Encourageriez vous les jeunes à exercer ce métier ?
Oui , c’est passionnant. Surtout avec la recherche actuelle. La théorie de la plasticité cérébrale c’est à dire le faite que le cerveau soit en mouvement et que l’on puisse le déstabiliser pour progresser est intéressant. On se rend compte que si certaines parties du cerveau ne fonctionnent pas,d’autres peuvent les remplacer.
Est ce que votre vision sur les jeunes handicapés à changer ?
Oui, lorsque le dispositif a commencé, je voulais réellement mettre les enfants en inclusion. J’ai ensuite compris qu’il était possible de vivre avec des enfants de son âge mais de travailler aussi des notions de son niveau.
Est ce que vous suivez les jeunes après la fin de leur parcours dans votre classe ?
J’essaye, je reçois leur bulletin et souvent ce sont eux qui reviennent me voir
Comment voyez vous l’évolution de votre métier ?
Il y a de plus en plus d’enfants handicapés et de moins en moins de moyens. Sur le long terme, je pense que les enfants seront tout le temps dans leur classe et qu’ils auront un enseignant spécialisé pour eux seuls.
Est ce que ce métier vous apporte dans votre vie personnelle ?
Oui beaucoup. Cela apporte un recul sur soi-même. Il nous donne parfois des leçons de vie. Il me permet de relativiser sur ma vie quotidienne. Et m’a aussi permis de développer mes capacités d’adaptation.